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    mercredi 9 mai 2018

    Syngenta: La course au rendement

    Une soixantaine de céréaliers algériens ont été choisis pour piloter un programme moderne de culture de 4 nouvelles variétés de blé dur.


    L’expérience, lancée voilà une année, répond aux objectifs stratégiques que vise l’Etat pour se débarrasser de sa dépendance alimentaire en matière de céréales, particulièrement ce type de blé à la base de la fabrication du pain. Il s’agit donc d’inventer cette filière, et ces expériences mises en place conjointement avec l’entreprise Sygenta (société suisse spécialisée dans la chimie et l’agroalimentaire) consiste à analyser le sol et développer la culture du blé, en suivant un «itinéraire de culture» spécifique d’une semence profondément traitée.
    Lundi dernier, les responsables de Sygenta étaient en tournée de prospection au niveau de deux fermes privées à Constantine pour évaluer les résultats des essais. Cette sortie s’inscrivait dans le cadre des premières journées culturales de 2018, organisées du 7 au 10 mai à Constantine et Tlemcen, en présence de plusieurs experts nationaux et étrangers (venants de Suisse, de Pologne, d’Italie, de Tunisie et du Maroc). L’Etat algérien était représenté par la Chambre nationale de l’agriculture, des représentants de 20 Chambres d’agriculture du pays, en plus des agriculteurs algériens.
    «Dans le but d’accompagner l’agriculteur algérien, nous avons organisé ces journées conjointement avec la Sygenta pour évaluer les essais d’expérimentation de 4 variétés de blé dur, en utilisant une nouvelle technique que nous appelons Saba Plus. Il s’agit d’une nouvelle expérience qui entre dans l’ère du développement de la filiale céréale», a déclaré Belkacem Ouali, président de la Chambre de l’agriculture d’Alger et membre du Conseil national de la Chambre de l’agriculture. Le même responsable a expliqué à El Watan l’importance de cette technique dans le cadre de la modernisation des pratiques culturales pour atteindre les objectifs de la politique de l’Etat qui vise l’autosuffisance et la sécurité alimentaire.
    «Cette nouvelle technique nous permet de traiter le sol sans être à la merci du climat. Si l’exploitant arrive à suivre l’itinéraire de la culture tracé par les experts et réussit à 80% de cette expérience, en produisant entre 40 à 50 q/ha, nous pouvons dire que d’ici quelques années nous nous débarrasserons du cauchemar de l’importation du blé dur», a-t-il expliqué. Toujours dans la même vision et plus optimiste, Luzius Cauieze, responsable de Sygenta chargé du nord-ouest algérien, a estimé que cette nouvelle expérience produira un essor remarquable. Car, selon ses dires, il s’agit de gérer la culture, en travaillant en collaboration avec les scientifiques du pays.
    «Pour nous, l’Algérie et le Maroc sont deux pays stratégiques en termes d’agriculture, surtout votre pays qui a un potentiel extraordinaire (...) Notre objectif aujourd’hui est d’atteindre une augmentation de production entre 20 à 30%. Et je peux dire que si nous continuons à suivre cette stratégie de Saba Plus, un jour l’Algérie deviendra un pays exportateur.
    Car cette technique vise l’augmentation de la productivité en quantité et en qualité», a souligné Luzius Cauieze, qui n’a pas manqué d’exprimer sa satisfaction vis-à-vis des résultats des essais effectués au niveau des différents champs pilotes. «Aujourd’hui (lundi), nous sommes en train de faire le point sur ces essais, pour savoir ce que nous devons adapter et ce que nous devons changer pour l’avenir. Mais je vous assure que j’étais très satisfait des résultats et de la réaction positive des agriculteurs algériens», a-t-il ajouté.

    La biotechnologie préconisée

    Plusieurs experts présents sur les lieux, lundi, ont fait appel pour l’intégration du numérique dans le développement d’une agriculture durable, qui interpelle, selon eux, les sciences de la biotechnologie. «Depuis ce matin, nous parlons d’amélioration de rendement et de variétés du blé, cela implique automatiquement la génétique et interpelle une approche multidisciplinaire.
    D’autant plus que quand on parle de l’amélioration des plantes, nous faisons référence à la biotechnologie et à une approche multidisciplinaire. Par exemple, pour l’usage de l’azote dans le sol, une experte de Batna a incité les agriculteurs à adapter une certaine multidisciplinarité dans leur travail, en utilisant le numérique pour améliorer leur productivité», nous a déclaré Lynda Boutekrabt, directrice générale de l’Agence thématique de recherche en biotechnologie et science agroalimentaire (Atrbsa). Et de conclure que leur établissement prévoit la signature d’une convention avec l’association «Cirta club semence», composée d’une trentaine d’agriculteurs de la wilaya afin de traduire leurs occupations en axes de recherche. Y. S.

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