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    jeudi 12 avril 2018

    Protection des végétaux

    Corse: Xylella fastidiosa détectée sur des oliviers et des chênes


    La bactérie Xylella fastidiosa, qui ravage depuis 2013 les oliveraies du sud de l’Italie, a pour la première fois été détectée sur des chênes verts et des oliviers de Corse, a annoncé mardi 3 avril le Syndicat interprofessionnel des oléiculteurs de Corse (Sidoc). Jusqu’alors, cette bactérie n’y avait été détectée que sur des plantes ornementales.

     C’est un «risque incommensurable» pour la Corse, qui compte 10.000 hectares d’oliviers, 107.000 hectares de chênes verts, sans oublier l’oléastre, un olivier sauvage omniprésent dans le maquis, indique le syndicat dans un communiqué. Depuis le premier cas détecté en juillet 2015, la bactérie Xylella fastidiosa n’avait été observée que sur des plantes ornementales, en particulier des polygales à feuilles de myrte.
    LES POUILLES TOUCHÉES DEPUIS 2013
    Transmise par des insectes se nourrissant de sève, comme le cercope ou la cicadelle, Xylella fastidiosa est responsable depuis 2013 d’une hécatombe d’oliviers dans les Pouilles. Selon sa souche, la bactérie serait capable d’infester bien d’autres arbres, faisant planer une menace majeure pour l’agriculture européenne.
    La souche détectée à ce jour en Corse et sur la Côte d’Azur, de type «pauca», diffère de celle à l’œuvre en Calabre, de type «multiplex».  Outre la France, Xylella fastidiosa pauca a été observée dans des pépinières allemandes et sur des amandiers espagnols.
    DES OLIVIERS, UNE PREMIÈRE EN CORSE
    Pour la Corse, c’est la première fois que Xylella fastidiosa est détectée sur des chênes verts et des oliviers. L’analyse a porté sur des oliviers de deux ronds-points du grand Ajaccio, à Baleone et Caldaniccia, ainsi que sur des oléastres, des myrtes et des chênes verts prélevés sur un large foyer à Ventiseri, dans l’est de la Corse.
    L’analyse a été menée par l’Institut de recherche en horticulture et semences (IRHS, centre Inra d’Angers), dont le Sidoc affirme que les méthodes sont «réputées plus sensibles à la Xylella que celles de l’Anses[i]», qui dispose d’un laboratoire national de référence habilité à effectuer les analyses selon un protocole validé.
    TYPAGE DE LA BACTÉRIE EN COURS
    Le typage des bactéries prélevées est en cours, indique le Sidoc. «S’il s’avère que c’est la souche Multiplex existante, continuera-t-on à prétendre qu’elle est anodine? Comment ne pas redouter que l’on découvre une nouvelle souche, comme la Pauca qui sévit en Italie et aux Baléares, et dont les végétaux de prédilection sont précisément les oliviers?», indique le syndicat.
    Contactée par le JDLE, la présidente du Sidoc, Fabienne Maestracci, elle-même productrice d’huile d’olive, indique que cinq des 20 prélèvements envoyés à l’Inra se sont avérés positifs, avec deux méthodes (dont l’officielle). Selon elle, le ministère de l’agriculture, qui a eu vent des résultats vendredi 30 mars, aurait assuré qu’il allait refaire les analyses avec la méthode officielle.


    [i] Anses: Agence nationale de la sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail

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