La gouvernance de l’eau souterraine dans le Sahara algérien : enjeux, cadre légal et pratiques locales
Ali Daoudi, Caroline Lejars et Nesrine Benouniche, 2017
Résumé – Depuis
la découverte de son grand potentiel hydrique, et la baisse du coût de
mobilisation de l’eau souterraine, le Sahara, où existait une agriculture
oasienne en difficulté, est considéré comme l’espoir de l’agriculture
algérienne. Sous l’effet conjugué de politiques publiques généreuses, notamment
en matière de réalisation d’infrastructures, et de dynamiques locales
novatrices, une nouvelle agriculture saharienne, intensive et forte
consommatrice d’eau, s’est développée. C’est le cas de la wilaya de Biskra en
Algérie où, depuis une vingtaine d’années, des palmiers en monoculture et des
serres tunnels s’étendent à perte de vue en marge des oasis traditionnelles.
Dans cet article, nous analysons un des déterminants clés de ce développement :
le système de gouvernance de l’eau. Nous nous focalisons sur le rôle de l’État,
des acteurs privés et leurs interrelations dans l’exploitation de la ressource
hydrique et nous analysons les configurations institutionnelles et
réglementaires qui affectent le rapport des agriculteurs à la ressource en eau.
Nous montrons (i) et que les pratiques locales incitent à valoriser l’eau à la
parcelle et à maximiser les prélèvements à l’échelle d’un forage (ii) que même
s’il existe un décalage entre le cadre réglementaire et les pratiques locales,
l’État est « tolérant » mais non absent et pourrait reprendre la main pour
réguler l’usage à l’échelle régionale.
Mots clés :
irrigation / gouvernance / Sahara / eau souterraine / Algérie
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